De quoi s’agit-il ?
L’économie circulaire part du constat que le volume de nos déchets n’a cessé de croître depuis la révolution industrielle et que le modèle linaire « extraire-fabriquer-consommer-jeter » n’est pas durable ; les ressources étant limitées. Les travaux du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et d’autres organisations ont montré l’impossibilité de poursuivre simultanément la croissance démographique, l’augmentation de la consommation des pays développés et le rattrapage de celle des pays émergents, dans un contexte de ressources limitées. Dans ce sens, l’économie circulaire, fondée sur l’optimisation des ressources et la lutte contre le gaspillage, se concentre sur la prévention des déchets et promeut la réutilisation, la réparation, la remise à neuf et le recyclage des matériaux et des produits existants. Dès lors, ce qui était considéré comme déchet peut être converti en ressource. En outre, l’économie circulaire vise à augmenter l’efficacité à tous les stades de l’économie des produits tout en valorisant l’emploi local.
L’économie de la fonctionnalité est un modèle d’économie alternatif dont l’objectif est de remplacer la vente d’un bien par la vente d’un service remplissant les mêmes fonctions que si le bien avait été acheté. Les entreprises ne vendent plus de biens mais des services comme la location et le partage de produits. S’inscrivant dans l’économie circulaire, ce modèle économique permet de créer davantage de valeur économique, tout en consommant jusqu’à quatre fois moins de ressources.
Soutien de la Région
Le Plan Marshall 4.0 engage la Wallonie sur la voie de l’économie circulaire et de l’économie de la fonctionnalité au travers de son programme NEXT. L’objectif du Plan Marshall 4.0 est de mener à bien des projets pilotes industriels de mise en application de l’économie circulaire et de l’économie de la fonctionnalité, notamment en finançant des études sectorielles, des études de faisabilité et des prototypes.
Nouveaux gisements de croissance et émergence de projets
Comme souligné dans le « guide méthodologique du développement des stratégies régionales d’économie circulaire en France », « l’économie circulaire est un moyen pour les territoires de travailler à leur résilience et à leur transition, en transformant les systèmes productifs et consuméristes actuels ». La réflexion autour de l’économie circulaire dans un territoire permet de rassembler les différents acteurs locaux autour des enjeux du territoire. « Pour les territoires, se lancer dans une stratégie d’économie circulaire, c’est mettre en place les conditions de relocalisation d’activités, et c’est saisir des opportunités de nouvelles activités à haut potentiel d’emplois, notamment dans les secteurs de la construction, de la gestion des éco-systèmes et des ressources, des énergies renouvelables, des éco-industries ou encore du recyclage. »
Plusieurs exemples inspirants en Belgique et à l’étranger existent déjà : transformation d’épaves automobiles, d’appareils électriques et électroniques hors d’usage en énergie, plateforme de partage de vélos pour enfant, valorisation de déchets organiques par des larves de mouches, plantations intelligentes de plantes à croissance rapide qui absorbent plusieurs milliers de kg de CO2 par hectare et qui sont transformés en divers produits notamment destinés au secteur de l’emballage.
Application du concept aux filières agricoles et agro-alimentaires
En agriculture et sur le sujet de l’alimentation, l'économie circulaire se traduit notamment par des modes de production cohérents et respectueux des principes de l'agroécologie. En réassociant cultures et élevage et en visant la diversification des cultures et des rotations, ces modes de production rebouclent et recouplent les cycles de l'azote et du carbone, et aboutissent à une activité biologique des sols plus riche et une moindre consommation d'intrants. L’approche bio-économique de la production de biomasse et de sa transformation prenant en compte les concurrences et les complémentarités des usages alimentaires et non alimentaires est une autre voie de développement de l’économie circulaire. Une consommation alimentaire responsable (régime alimentaire adapté, gaspillage alimentaire réduit), les achats responsables (emballage, produits de saison) issus de circuits de proximité durables, mais aussi la valorisation des déchets et des coproduits, principalement organiques, comme par exemple, les déchets verts, d’industries agroalimentaires et les déjections animales via la méthanisation et le compostage, les apports organiques en fertilisation et amendement des cultures, les résidus de taille d’arbres ou de vignes en chaufferie, ou encore la valorisation des tourteaux de colza dans l’alimentation animale sont d’autres exemples.
Dans le cadre de l’économie de la fonctionnalité, à noter que l’achat commun et le partage de matériel effectués dans le cadre des coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA), contribue à l’économie circulaire du moment où elle permet un accroissement réel de l’utilisation du matériel.
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