Un tourisme wallon essentiellement rural
Plus de trois quart du territoire wallon sont constitués de surfaces agricoles, de bois et forêts. L’espace wallon est dès lors essentiellement rural et donne de facto au tourisme son caractère dominant. Pour cette raison, la notion de tourisme rural ne se restreint pas à celle de l’agritourisme ou tourisme à la ferme. Le tourisme rural wallon présente en effet des produits et des équipements aussi nombreux que diversifiés : tourisme actif, culturel, environnemental ou écotourisme, le tourisme de découverte des cultures locales ainsi que le tourisme du terroir, destiné à regrouper sous cette appellation les produits authentiques que constituent le gîte, les activités et la table, offerts par l’habitant.
Le tourisme rural est pour l'essentiel une activité organisée par le secteur privé, motivée par la création de richesse et d'emplois, et souvent par la diversification agricole, qui s'appuie sur la conservation des paysages et du patrimoine qui leur est associé et sur une infrastructure souvent cofinancée par le secteur public (Parlement Européen, 2013)
L’attractivité de la campagne se nourrit d’une variété de paysages, de cultures, de patrimoines, de savoir-faire et de traditions. Le tourisme rural permet de satisfaire le besoin d’émotions et la demande d’espaces d’évasion, ouverts à la pratique d’une large gamme d’activités ludiques, sportives et culturelles. La découverte des territoires ruraux et de leurs richesses plaît également pour des raisons de proximité et de détente.
En Wallonie, plus de la moitié des nuitées enregistrées sont d’origine belge. Viennent ensuite les Néerlandais qui totalisent 23% des nuitées. Au total, les marchés prioritaires représentent 95% des nuitées passées en Belgique (CPDT 2013). Un diagnostic du secteur révèle que les activités des Belges en excursion en Wallonie sont principalement liées aux activités de récréation en plein air (37,7%), suivies des activités de fun-shopping (23,7%), des activités culturelles (12,6%), des attractions (12,6%) et des événements (12,2%) (Attractions et Tourisme, 2013).
Un contexte propice à son expansion
Avec la diminution de la population agricole wallonne, les mutations démographique, sociale, économique et environnementale et une prise de consience de valoriser le potention envionnemental et les spécificités du territoire, le tourisme semble être un bon levier à un mieux-vivre ensemble en milieu rural. En outre, le tourisme rural répond à une demande. En effet, l’importance prise par les loisirs dans nos nouveaux modes de vie et le besoin « d’air pur » incitent de nombreux citadins à passer une part importante de leur temps libre hors de la ville. (CPDT, 2013). En 2006, la FRW relevé une demande de plus en plus forte de la société en général pour que le milieu rural wallon remplisse une fonction culturelle et de loisirs.
Des freins à sa croissance
Même si le tourisme représente un facteur de reconversion économique et permet d’ouvrir le monde rural au monde extérieur et cultiver les spécificités locales, facteurs d’identité et de cohésion sociale, celui-ci est soumis à plusieurs éléments qui freinent son développement.
En effet, le patrimoine naturel et bâti est compromis dans de nombreux endroits par la croissance démographique et par certaines activités économiques [FRW, 2006]. Si le tourisme est source de retombées positives, il faut cependant reconnaître qu’il peut entraîner des problèmes tels que la pression foncière et l’exclusion de populations locales. En outre, la pratique d’activités de loisirs, surtout dans les sites naturels, peut occasionner des dommages à l’environnement. Certaines formes de tourisme diffus mal intégrées (équipements ou logements mal localisés) peuvent également porter préjudice à l’harmonie d’un village [SDER, site consulté en 2006].
De plus, d’autres problèmes sont à souligner, tels que le manque de zones de loisirs suffisamment grandes et bien situées pour répondre à la demande d’investisseurs désireux de créer de nouvelles infrastructures d’hébergement touristiques, le vieillissement du parc wallon des villages de vacances et la problématique des campings situés en zones inondables. (CPDT, 2011)
Finalement, la réduction de la durée des séjours, l’accroissement du tourisme d’un jour et l’évolution des attentes des touristes ainsi que le développement rapide de destination concurrentes obligent à accroître la compétitivité du secteur. À cette fin, l’association professionnelle « Attractions et Tourisme » recommande une augmentation du niveau de confort, des équipements et des services d’hébergements, ainsi que la création de nouveaux hébergements à proximité des pôles touristiques existants (2013).