Un problème régional pesant en milileu rural
Dans son Contrat d’Avenir pour la Wallonie (2000), le Gouvernement wallon, conscient des problèmes de mobilité à l’échelle de la région toute entière, a fait le souhait d’une mobilité efficace, sociale et respectueuse de l’environnement. Pour cela, il s’est engagé à mener une politique visant tant le transfert modal vers des moyens de transport respectueux de l’environnement que la dimension sociale de la mobilité comme facteur d’intégration de la population fragilisée (demandeurs d’emploi, personnes handicapées, personnes âgées, jeunes).
Selon une enquête réalisée en 2004 par l’Action Chrétienne Rurale des Femmes (ACRF), l’absence ou la faiblesse des transports en commun est l’inconvénient de la vie en milieu rural cité en priorité par les répondantes (43,6 %). Le transport constitue un problème crucial en milieu rural car le contexte y est particulièrement favorable "au tout à la voiture" et l’absence de celle-ci est souvent, plus encore qu’ailleurs, ressentie et vécue comme un facteur d’isolement social [la Cemathèque, 2005]. En effet, en milieu rural, il y a plus qu’ailleurs, une obligation de mobilité pour toute activité (écoles, commerces, services publics, …) et les distances à parcourir sont souvent importantes. L’ACRF (2005) illustre ce dernier propos : la distance moyenne parcourue les jours ouvrables par les ruraux est plus élevée (53 km) que pour les urbains (35 km).
Plus on roule, moins on avance
Alors que le besoin de se déplacer s’est accru au cours des dernières décennies (déplacements des services d’usage, des activités culturelles et de loisirs vers les villes, …), le transport collectif en milieu rural s’est en même temps dégradé au point de devenir quasi inexistant [Chantier de l’économie sociale, 2000]. Cette disparition résulte selon Burnotte et Delmon (2006) d’un effet boule de neige : au moins les personnes utilisent les transports collectifs dans les villages, au moins ils sont rentables et ont donc tendance à disparaître. Ainsi, les habitants des villages, par leurs nouvelles habitudes de consommation, participent donc souvent à cette disparition qu’ils regrettent néanmoins.
Un inconvénient pour toutes les tranches d'âges
Cette situation touche aussi bien les personnes non motorisées, à savoir : les personnes âgées et les personnes en situation de précarité (sociale et économique), que les enfants et adolescents et les personnes à mobilité réduite [DATAR, 2004 ; la Cemathèque, 2005]. Or, la mobilité est un élément majeur de l’insertion sociale et économique des individus [DATAR, 2004] puisqu’elle permet aux gens d’avoir accès, entre autres, aux services de santé et d’éducation ; elle leur permet aussi de se rendre au travail, de participer à des activités sociales et d’assurer l’approvisionnement de leur ménage [Herold et Kaye, 2001].
La mobilité en milieu rural : bien plus qu'un problème d'insuffisance de transports collectifs
Même si la problématique de la mobilité en milieu rural fait généralement référence à la faiblesse de la desserte en transport en commun, d’autres points peuvent également être abordés dont notamment, la sécurité routière plus délicate car on y roule plus vite, le manque d’infrastructures cyclables et l’inexistence des trottoirs [la Cemathèque, 2005].