Les places en milieu d’accueil pour l’enfant font défaut en milieu rural et le problème va croissant compte tenu du nombre croissant de jeunes ménages travaillant tous les deux. A cela s'ajoutent la dispersion accentuée du réseau familial, l'activité croissante des grands-parents, l'évolution des situations familiales vers un mode monoparental ainsi que la demande grandissante de flexibilité au travail.
Bénéficier d’une place d’accueil de son choix reste un privilège
Alors que toutes les activités liées à la prise en charge des enfants sont évidemment essentielles à la vie des familles en milieu rural, et permettent notamment une meilleure articulation des temps professionnels, des temps familiaux et des temps sociaux, planifier et bénéficier d’une place d’accueil de son choix constitue cependant un privilège. En effet, malgré les efforts consentis, il y a encore une pénurie de places dans le secteur, particulièrement pour les enfants de moins de trois ans. Celle-ci n’est pas une caractéristique de notre pays, on peut dire qu’à l’exception de certains pays scandinaves (Suède, Norvège, Danemark), le manque de places est généralisé et qu’il reflète probablement encore une certaine ambivalence de notre société par rapport au travail des femmes, ce manque représentant un obstacle majeur à leur évolution de carrière. Les parents doivent dès lors solliciter l’entourage familial, se débrouiller ou choisir une interruption de carrière, ou encore prendre un congé parental [Etats généraux des familles, 2004].
Manque de reconnaissance et de valorisation envers le personnel d’encadrement
A cette pénurie de locaux d’accueil à l’enfance, s’ajoute un sentiment de non-reconnaissance et de non-valorisation de la part du personnel d’encadrement. Ce sentiment serait probablement en rapport avec la précarité et l’inconfort du statut et des conditions de travail (faible salaire et horaires découpés). Cette dévalorisation serait source d’une importante démotivation chez certains encadrants et constituerait donc une entrave considérable au développement d’un accueil de qualité [Observatoire de l’accueil et de l’accompagnement du jeune enfant, 1994].
Pénurie d’écoles en milieu rural
En ce qui concerne particulièrement l’accueil extrascolaire, celui-ci a lieu, dans plus d’un tiers des cas, dans les bâtiments scolaires [Centre Liégeois d’Etude de l’Opinion, 1996]. Le faible nombre de locaux disponibles pour l’accueil extrascolaire peut donc s’expliquer en partie par le problème de pénurie d’écoles en milieu rural. En effet, les écoles rurales, mises au même régime que tout autre au sein de la Communauté française, ont pourtant des caractéristiques telles que leur isolement, leur faible nombre d’élèves et, de ce fait, des coûts de fonctionnement élevés, qui ne facilitent pas leur pérennité dans ce milieu. A cela s’ajoutent l’exode rural et le vieillissement de la population qui n’ont cessé de réduire le nombre des élèves [Centre National de Recherche Scientifique, 1996].
Or, Les écoles sont souvent synonymes de lien social pour les petites entités. Elles rassemblent la population et animent le village par l’organisation de diverses activités. Ainsi contribuent-elles à éviter le phénomène de village-dortoirs. En effet, lorsque le village possède une école et qu’un service de garderie est assuré en dehors des heures scolaires, les parents sont plus enclins à inscrire leurs enfants à proximité de leur domicile même s’ils travaillent dans un centre urbain plus ou moins éloigné, ce qui permettrait de freiner partiellement le vieillissement de la population rurale.
Un lien étroit avec la création d’emploi en milieu rural
En outre, l’accueil de l’enfant est un secteur porteur de croissance au regard de la création d’emplois : directe via l’accroissement indispensable des structures d’accueil et indirecte via l’accessibilité à la formation et à l’emploi des parents bénéficiaires. Son développement permettrait donc également de répondre partiellement à la problématique de l’emploi en milieu rural [Etats généraux des familles, 2004].
Des solutions
L’accueil à domicile par des gardiennes agréées par l’ONE semble être une première solution appropriée en milieu rural. Des haltes garderies ou crèches parentales seraient également un moyen de répondre au manque de solution d’accueil ponctuel et permettrait tant aux mamans qui travaillent à la maison qu’aux grands-parents souvent sollicités de souffler un peu ou de mettre à profit ce temps libre pour entreprendre diverses démarche (recherche d’un emploi, soins de santé, administration, etc.).
Selon l’ACRF (2007), il faudrait également améliorer la qualité de l’accueil extrascolaire en proposant notamment des activités de créativité regroupées dans un lieu central à un prix abordable pour que celles-ci ne soit pas uniquement l’apanage des classes les plus aisées.