Focus macroéconomique : la nécessité de plus d'entreprises
L'économie wallonne, tant à l'égard de l'évolution de l'économie du reste de la Belgique que de l'Europe, est encore en convalescence, après une détérioration qui s'est étendue entre 1975 et 1990. La globalisation concurrentielle et l'élargissement européen accentuellent la pression concurrentielle et la nécessité de la restauration de la compétitivité wallonne. Si la Wallonie veut bénéficier d’un rattrapage économique solide et équilibré, elle doit s’appuyer sur un développement important et accéléré du secteur marchand privé. Il lui faut donc plus d’entreprises [Union Wallonne des Entreprises (UWE), 2006]. Pour ce faire, le Gouvernement wallon, par le biais de son Contrat d’Avenir pour la Wallonie (2000) a identifié comme priorité le développement économique durable, en particulier au travers des TPE et PME.
Les TPE : des entreprises en croissance
L’intérêt pour les TPE et PME se justifie par leur représentation dans les entreprises en croissance, leur participation à la croissance de la valeur ajoutée et leur potentiel de création d’emploi. En effet, dans son Rapport 2006 sur la situation des entreprises en Wallonie, l’UWE signale que les TPE (moins de 10 employés) sont de loin les plus nombreuses parmi les entreprises en croissance parmi lesquelles elles représentent 75 %. Par ailleurs, elles participent à concurrence de 20 % à la croissance de la valeur ajoutée des entreprises en croissance et à concurrence de 16 % à la création d’emplois. Les Moyennes Entreprises (50-249 personnes), elles aussi, affichent une forte contribution à la valeur ajoutée et à l’emploi alors qu’elles ne comptent que pour 4 % du nombre d’entreprises.
Les TPE : un vecteur de redéploiement des zones rurales
Selon Chanard (2006), les campagnes sont loin d’avoir perdu tous leurs emplois artisanaux et industriels et la modernisation de l’agriculture est souvent synonyme de diversification. En outre, les ruraux semblent être particulièrement actifs en ce qui concerne l’émergence de nouvelles formes d’activité et d’emploi et un nombre croissant d’entre eux montrent qu’il reste possible de simultanément « vivre et travailler au pays ».
Dans ce sens, le rôle des PME est considéré aujourd’hui comme indispensable à la revitalisation et au développement des tissus économiques régionaux. C’est par elles que se manifeste l’esprit d’entreprise des agents locaux. Elles constituent un des éléments essentiels de la stratégie de développement endogène [Maillat, 1991].
Non seulement les PME dynamisent le milieu par la création d’emplois, mais elles permettent l’exploitation des ressources, l’utilisation des talents et de la créativité des personnes, l’émulation auprès de la population, surtout auprès des jeunes. De plus, la diversité et la complémentarité des entreprises, petites et grandes, assure une certaine stabilité et une meilleure pérennité des économiques locales et régionales [Gasse, 2002]. La présence d’emplois locaux et l’existence d’un tissu relationnel qui permette de compenser la faible densité de population sont deux des conditions essentielles à la vitalité sociale et économique des territoires ruraux. Les Très Petites Entreprises (TPE), les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les artisans, par les liens tissés entre leurs diverses activités, génèrent des interrelations sources de richesses mais aussi de liens sociaux, notamment avec les villes. Ainsi, les TPE, PME et artisans jouent le double rôle d’acteurs économiques et d’acteurs de développement rural global [Mouvement Européen de la Ruralité, 2003]. D’autres auteurs, tels que St-Cyr et Richer (2003), insistent sur la grande importance sociale des PME car elles maintiennent la qualité du tissu socio-économique d’une région.
D'autres références datant d'avant 2010 :
Belges :
D'ailleurs :